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Comment se passe une hystérosalpingographie ?

Vous êtes peut-être de celles à qui on a prescrit cet examen dans le cadre d’un parcours PMA. Et vous vous demandez donc, à juste titre, comment se passe une hystérosalpingographie.

Pour ma part, en l’entendant la première fois, j’ai pensé, à un sort jeté par un magicien fou. Abracadabra ! Harry Potter, sauve-moi !

Hystérosalpingographie - Abracadabra Harry Potter - Le bonheur en éprouvette
  Image par Dmitry Abramov de Pixabay

Ou encore la phrase de Mary Poppins : « supercalifragilisticexpialidocious ». Vous ne connaissez pas ? Alors appréciez :

Hystéro quoi ???

On aurait cru un exercice d’articulation. Vous savez « La pie pond sans piper devant le paon pompeux qui papote » ou « Kiki la cocotte demande à Coco le concasseur de cacao… » ?

Et bien, rien à voir. Ce mot existe bel et bien et quelqu’un a cru bon de l’inventer pour désigner un examen médical. A votre avis, il vaut combien lors d’une partie de scrabble ?

En tout cas, j’ai eu du mal à le répéter au secrétariat du centre de radiologie lors de la prise de rendez-vous. Bon à savoir : on l’appelle aussi hystérographie ou HSG. Plus facile, n’est-ce pas ? Ils ne pouvaient pas le dire avant, non ?!!!

Qu’est-ce qu’une hystérosalpingographie ?

Non, ce n’est pas un examen réservé aux hystériques. Je suis d’ailleurs d’une nature plutôt calme.

Pour répondre à cette question, laissez-moi commencer par une charade :

Mon premier signifie matrice en grec (« Hustera ») et désigne l’utérus.

Mon deuxième, issu du latin salpinx, c’est-à-dire « trompette » se rapporte aux trompes de Fallope.

Quant à mon troisième, il vient du grec Graphia pour écriture.

Et mon tout compose un mot imprononçable désignant l’examen radiologique de l’appareil génital féminin. Et plus particulièrement de l’utérus et des trompes de Fallope.

comment se passe une hystérosalpingographie ? Appareil génital féminin - Le bonheur en éprouvette
Image par LJNovaScotia de Pixabay

En fait, l’HSG, utilisée pour la première fois en 1921, est prescrite essentiellement en cas d’infertilité féminine ou de fausses couches à répétition.

Elle fait partie de la panoplie d’examens complémentaires proposée lors d’un bilan d’infertilité. En effet, ce n’est pas toujours prévu dans le package de base. De plus, cet examen serait de moins en moins prescrit au profit d’échographies et d’IRM.

Mais si vous avez eu l’honneur de vous voir prescrire cet examen, voici quelques informations sur le sujet ainsi qu’un retour d’expérience.

Mais à quoi sert cet examen au nom barbare ?

Avant d’y répondre, je propose que l’on révise ensemble nos cours sur la reproduction. Pas d’inquiétude. Promis, il n’y aura aucune image explicite. Donc inutile de renvoyer les enfants dans leur chambre. Et pas d’interrogation non plus à la fin du cours. Alors on se détend.

Cours sur la reproduction - aucune image explicité - Le bonheur en éprouvette
Image par Robin Higgins de Pixabay

Le rôle de la trompe dans le processus de procréation

En fait, la trompe de Fallope est un chemin, que dis-je, « Le Chemin » qui permet le transport des spermatozoïdes dans un sens puis de l’œuf fécondé dans l’autre.

Nous en avons une de chaque côté de l’utérus. Il s’agit des deux conduits d’une dizaine de centimètres reliant l’utérus aux ovaires.

Comment cela fonctionne ?

Et bien voici ce qui se passe après un rapport sexuel.

comment se passe une hystérosalpingographie ? Spermatozoïdes - Le bonheur en éprouvette
Image par Karin Henseler de Pixabay

Les spermatozoïdes montent du vagin vers le col de l’utérus. Puis ils passent dans la cavité utérine avant de se diriger vers l’ovocyte par la trompe de Fallope. Si tout va bien, il y a fécondation dans la partie supérieure de la trompe. Et après ? Et bien l’œuf fécondé se dirige alors vers l’utérus. Puis, lors du trajet, il subira des divisions. Suit alors l’arrivée du pré-embryon dans l’utérus avant implantation dans la muqueuse utérine pour la nidation. Et vers le 12e jour, commence alors la grossesse.

Ca, c’est quand le plan se déroule sans accroc, à savoir quand la trompe n’est pas obstruée. En d’autres termes, complètement bouchée.

Quel est le rôle de l’hystérosalpingographie ?

Et bien l’examen permet de mettre en évidence d’éventuelles anomalies et lésions de la cavité utérine (polypes, fibromes, malformations…), ainsi que l’obstruction ou la dilatation des trompes. Il est donc important. En effet, ce serait tout de même dommage que le sperme ou l’ovocyte fécondé n’atteignent pas leur cible pour cause de terrain accidenté, non ?

Les risques lors d’anomalies : absence de fécondation, fausses couches ou grossesse extra utérine.

Comment se passe une hystérosalpingographie ?

L’hystérographie consiste à injecter dans les voies génitales, par le col de l’utérus, un produit de contraste à base d’iode. Des clichés de la zone, réalisés avec des rayons X, pourront alors être faits pour détecter les éventuelles anomalies. Et dans le détail, cela donne ces différentes étapes.

comment se passe une hystérosalpingographie ? radiographie - Le bonheur en éprouvette
Wikimedia Commons jemsweb Flickr

Avant l’examen

Il vous faut bien entendu prendre rendez-vous, par exemple dans un centre de radiologie. Comptez environ 30mn pour l’examen en lui-même.

Celui-ci doit être réalisé dans les 10 jours après le début des règles. Aucun besoin d’être à jeun ou d’avoir la vessie pleine. Il vous sera juste prescrit des antibiotiques et des antispasmodiques type Spasfon afin d’éviter une éventuelle infection et des spasmes.

L’HSG sera pratiquée par un radiologue.

Important : prévoyez une serviette hygiénique pour le jour J (le produit pouvant continuer à s’évacuer par la suite).

Attention aux contre-indications : examen à ne pas pratiquer en cas de suspicion de grossesse ou d’infection vaginale ou urinaire.

Le jour J

1e étape – Déshabillage

On vous indiquera les vêtements à enlever pour pratiquer l’examen. Mais préparez-vous déjà à l’idée d’enlever votre culotte 🙄. Il vous sera peut-être également proposé d’aller aux toilettes pour plus de confort.

2e étape – Installation

Vous vous positionnerez sur une table d’examen, sur le dos ou en position gynécologique.

3e étape – Introduction de la sonde

Comme lors du frottis que vous faites habituellement chez le gynécologue, le radiologue introduira un spéculum pour écarter les parois de l’utérus. Il pourra alors introduire la sonde dans la cavité utérine.

4e étape – Injection du produit

Le produit de contraste est alors injecté lentement via la sonde.

5e étape – Retrait du « matériel »

La sonde puis le spéculum sont enfin retirés.

6e étape – Clichés

Souriez, vous êtes filmée. Ou plutôt prise en photo dans différentes positions. Objectif : suivre la progression du produit dans l’utérus puis dans les trompes.

L’examen se termine. Vous pouvez respirer et vous rhabiller. Allez aux toilettes si vous en ressentez le besoin. Et si vous ne l’avez pas déjà fait, pensez à mettre une protection hygiénique, le produit de contraste pouvant continuer à s’écouler quelques temps.

Un résumé en images

Les jours qui suivent

Le compte-rendu

Le radiologue vous aura certainement communiqué les premiers éléments le jour-même. Néanmoins, le compte-rendu définitif, quant à lui, vous sera communiqué par la suite. De plus, un exemplaire sera également transmis au médecin ayant prescrit l’examen. En effet, c’est lui qui vous expliquera plus en détail les résultats et vous communiquera la suite à donner.

Des symptômes éventuels post-examen

Si, les jours suivants, vous avez des douleurs importantes, des saignements persistants, une infection ou une réaction allergique, contactez votre médecin ou votre gynécologue.

L’hystérosalpingographie, c’est douloureux ?

Certaines indiquent avoir eu des douleurs vaginales plus ou moins importantes ou une sensation d’inconfort.

Difficile à prononcer mais surtout à supporter… pour moi

C’est le jour J

Antibiotique et antispasmodique pris ! Bon, c’était du spasfon sous forme de lyoc. Pas fan car cela a toujours du mal à se dissoudre dans l’eau. D’après ce que j’ai compris, cela permet d’être détendu.

J’arrive au centre de radiologie. Un peu d’attente comme d’habitude mais je suis prise en charge assez rapidement. Passage par le vestiaire où j’enlève les vêtements demandés. Puis, je rentre dans la pièce.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais je me sens toujours ridicule d’être la seule à moitié nue dans une pièce. Une gêne passagère mais quand même. En même temps, pas certaine que je serais moins gênée si le radiologue était également nu. Je chasse vite cette image avant de m’installer sur la table d’examen.

Comme chez le gynécologue, on me demande de plier les jambes et de me rapprocher du bord de la table. Le radiologue s’apprête à introduire le spéculum pour écarter les parois vaginales. Pour l’instant, je ne ressens aucune inquiétude car cela n’a jamais été douloureux pour moi. Et puis, à ce moment-là, je ne sais pas plus que ça comment se passe une hystérosalpingographie.

Et bien, j’ai vite déchanté

Il y a une taille de spéculum ou quoi ?

Le radiologue a beau essayer d’être délicat, j’ai mal.

Et cela ne va pas s’arranger par la suite.

Je savais qu’il devait y introduire du matériel mais avait-il vraiment besoin d’y rentrer l’ensemble de sa caisse à outils ?

En tout cas, j’ai vraiment eu cette impression.

Et c’est dans ces moments-là que tu es partagée entre plusieurs réactions possibles.

Par exemple, crier et pleurer à la fois mais ta dignité t’en empêche.

Frapper le médecin mais est-ce vraiment raisonnable ?

Finalement tu te contentes de t’accrocher à la table, les mains crispées dessus et les dents serrées. Mais stoïque telle une véritable héroïne tragédienne ou presque. Car tu laisses malgré tout échapper quelques gémissements de douleur. Mais tu te dis que c’est pour la bonne cause. S’il faut en passer par là pour se donner toutes les chances…

Et puis, rassurez-moi, c’est bientôt fini, non ? 😰

Je peux vous dire que la douleur liée au produit de contraste n’a pas été la pire pour moi. Car s’il a fallu introduire le spéculum, il a aussi fallu le ressortir. Et bien, allez savoir pourquoi, mon corps n’était pas d’accord. Il voulait le garder. Pourtant, je vous l’assure, je n’ai eu aucune tendance cleptomane.

Hystérographie - choc et douleur - Le bonheur en éprouvette
Image par Gerd Altmann de Pixabay

Et c’est alors que le radiologue te dit : « Mais détendez-vous Madame. Vous avez mal uniquement parce que vous êtes tendue. »

Et là tes instincts meurtriers reviennent de plus belle 🤬. C’est sans doute la remarque la plus stupide à dire à une personne qui souffre. Vous en connaissez beaucoup qui arrivent à se détendre quand ils ont mal ?!!! Bon, à part les masochistes ?

Le spéculum a fini par faire le chemin arrière à notre soulagement à tous les deux.

S’est ensuivi une séance de rhabillage rapide et un départ direct du centre en mode « Sophie veut maison ». Une petite pensée pour ET.

Et là, tu arrives chez toi, tu n’as qu’une envie c’est de te rouler en boule et te consoler avec du chocolat devant la télé. Je sais, c’est moche.

Hystérographie - besoin de réconfort - Le bonheur en éprouvette
Image par Anemone123 de Pixabay

A ce moment-là, si on m’avait posé la question « Comment se passe une hystérosalpingographie ? », j’aurais répondu « mal !!!! ». Heureusement, la douleur n’a pas perduré. Et il s’agit uniquement de mon expérience. Or, une femme ne fait pas l’autre.

Mais nous sommes toutes différentes

Tout d’abord, avant de continuer, je précise que j’ai fait cet examen il y a longtemps. Non, pas en 1921, mauvaises langues ! En fait, il y a environ 10 ans. Sachez que les techniques évoluent très rapidement aujourd’hui.

Pour vous en convaincre, une vidéo rapide.

En ce qui me concerne, je pense que j’ai eu droit à la première technique présentée. Cela semble beaucoup moins intrusif, plus petit, dorénavant.

Le plus douloureux serait l’introduction de la sonde mais cela ne dure que quelques instants. Le produit de contraste, quant à lui, provoquerait temporairement une douleur identique à celle des règles. Cela semble donc plus supportable aujourd’hui.

Et n’oubliez pas, il suffit de se détendre ! 😉

Sources

Parmi mes sources : Doctissimo, fiv.fr, Santé sur le net, Top Santé, Endofrance.org.


J’espère que cet article vous aura plus. Si en plus il vous est utile… Vous savez au moins dorénavant comme se passe une hystérosalpingographie.

Rassurez-vous. Il n’a pas pour vocation de vous faire peur.

En effet, comme je l’indiquais précédemment, les technologies ont évolué depuis. Et nous sommes toutes différentes. Je suis donc certaine que cela se passera bien pour vous.

Et dites-vous que j’avais presque oublié cette histoire. J’en rirais presque aujourd’hui.

Si vous êtes déjà passée par cette expérience, n’hésitez pas à nous la partager. Que je ne sois pas la seule à témoigner sur le sujet « comment se passe une hystérosalpingographie ? ».

Et comme à l’habitude, vous pouvez continuer à commenter, voire partager et liker.

Au plaisir de vous lire.

Sophie

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