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Conte et PMA – Départ pour la clinique

« Conte et PMA – Départ pour la clinique » témoigne de ce que j’ai vécu quelques années en arrière lors de mon parcours PMA.

Cela a commencé par une série d’inséminations suivies de FIV. Les inséminations étaient une véritable course, une journée épuisante. Je me levais très tôt pour rejoindre le Danemark pour rentrer chez moi vers minuit. Un aller/retour en avion en une journée.

Désolée pour la planète mais, à l’époque, je n’étais consciente que de cette urgence à faire ce bébé tant désiré.

Peut-être le vivez-vous également aujourd’hui ?

D’ailleurs, si vous souhaitez partager votre expérience via ce blog, sentez-vous libre de le faire via la partie commentaires.

N’hésitez pas non plus à commenter, partager ou même liker. Je vous invite également à retrouver les autres contes et nouvelles sur cette page.

Au plaisir de vous lire.

Sophie


Conte et PMA - le bonheur en éprouvette -Départ pour la clinique - réveil à 02:00
Image par PIRO4D de Pixabay

02:00 du matin

Mon réveil sonne.

Je me lève aussitôt. Chose surprenante, je ne me sens pas vraiment fatiguée.

En fait, je n’ai pas eu trop de mal à m’endormir la veille malgré l’excitation. Ou plutôt le stress, devrais-je dire.

Ce n’est pas la première fois pourtant mais c’est chaque fois la même chose. On ne peut pas encore parler de rituel. Cela viendra par la suite.

Je ne traîne pas

Une toilette rapide et un petit-déjeuner léger car je n’ai pas très faim. J’ai de toute façon pensé à mettre un en-cas dans mon sac pour grignoter une fois arrivée à l’aéroport.

J’espère ne rien avoir oublié. C’est une véritable course à chaque fois. On apprend au dernier moment qu’il est temps de se rendre à la clinique pour réaliser l’insémination.

Réservation du vol, du parking à l’aéroport, du message en anglais à destination de mon père qui prendra rendez-vous pour moi à la clinique.

Je ne peux le faire moi-même. Le rendez-vous doit être pris le matin même dès 08h00. Je serai alors dans l’avion. C’est donc mon père qui prend rendez-vous pour moi et communique toutes les informations en anglais à la clinique (1er jour du cycle, date d’ovulation…).

Je ne sais pas ce que je ferais sans ma famille

Bien sûr, j’avais déjà envoyé un message récapitulatif la veille à la clinique. Mais cela me rassure que mon père appelle à la première heure. Et si la clinique n’avait pas vu mon message ? Un déplacement pour rien ? Impossible de m’y résoudre. Ce message et l’appel de mon père font partie de mon rituel pour réduire le stress lié aux imprévus éventuels.

Il faut que je me dépêche car je ne peux me permettre de louper mon avion.

Ce n’est pas à côté mais j’ai au moins la chance de vivre à distance raisonnable de l’autoroute.

Même si je prends toujours de l’avance, je prie pour qu’il n’y ait ni travaux ni accidents qui pourraient me retarder.

Je prends la route

J’arrive à un péage. « Il est rare de voir une personne sourire à cette heure-là » me dit l’homme dans la cabine en souriant lui-même. Honnêtement, je ne m’étais même pas rendue compte que je le faisais. Cela m’étonne car j’ai la boule au ventre. Elle ne me quittera pas jusqu’à la clinique.

J’arrive à l’aéroport sans encombre. Je respire un peu mieux. Une étape de passée.

Je suis en avance. Une première attente que je trouve longue. Je n’arrive pas à lire le livre que j’ai emmené. Trop nerveuse. A cette heure-ci, aucune boutique ouverte. Je m’occupe donc en regardant les gens autour de moi, essayant de deviner ce qui les amène à l’aéroport aussi tôt. Les affaires, pour la plupart si je me fie aux costumes et tailleurs, aux ordinateurs et portables.

Conte et PMA - Le bonheur en éprouvette - embarquement aéroport
Image par Free-Photos de Pixabay

L’embarquement, enfin !

Une autre étape qui me rapproche de mon but.

L’avion décolle. Je n’aime pas les décollages et encore moins les atterrissages. Statistiquement, il y a moins de risque à prendre l’avion plutôt que sa voiture. Honnêtement, je suis plus à l’aise derrière le volant de ma voiture, où j’ai l’illusion de maîtriser quelque chose, qu’assise dans un avion.

J’essaie de me reposer et je ferme les yeux. Je somnole malgré le stress. Le vol est relativement rapide.

A peine sortie de l’avion, j’appelle mon père pour qu’il me communique l’heure du rendez-vous. Il est à 10h00. Cela me laisse largement le temps d’acheter mes billets pour prendre le métro direction le centre-ville de Copenhague.

Les lieux me sont familiers maintenant

Je commence à me repérer facilement dorénavant. J’ai pris quelques réflexes ce qui me fait considérablement gagner du temps. Et fait accessoirement baisser le niveau de mon stressomètre.

J’aime beaucoup cette ville. Elle est vraiment agréable. Beaucoup d’espaces sont réservés aux piétons et aux vélos. En plus, les gens semblent moins stressés que dans les autres capitales. J’aime me balader dans cette capitale à taille humaine. Et puis, la météo n’y est pas si différente qu’en France. Jusqu’à présent, je n’y ai croisé aucun pingouin ni ours polaire. J’aurais tout le temps de me promener après mon rendez-vous.

Je ne sais jamais à quelle heure je vais être convoquée par la clinique, matin ou fin d’après-midi. Pour cette raison, mon vol est toujours prévu en soirée. Je l’ai choisi trop tôt la première fois, m’occasionnant une grande bouffée de stress ce jour-là. J’avais dû négocier avec la clinique pour passer plus tôt.

J’arrive enfin à la clinique

Je suis en avance mais il n’y a pas grand-chose à faire en ville à cette heure-là. Et je sais que j’y trouverai un espace accueillant, du thé, des tisanes et des fruits pour me restaurer.

Je me présente à l’accueil. La jeune femme ressemble à un ange, comme toutes les infirmières présentes dans cette clinique. Ce n’est pas tant leur visage agréable que la bonté qui y transparaît qui donne cette sensation. Cela semble presque irréel de retrouver une telle concentration d’empathie en un seul endroit.

Le bonheur en éprouvette - accueil clinique danoise
Image par La Belle Galerie de Pixabay

Tout ici est fait pour que vous vous y sentiez bien

Le personnel, la décoration, les attentions.

Néanmoins, rien n’y fait.

La patience n’a jamais fait partie de mes qualités premières. Peut-être vous l’ai-je déjà dit. Et aujourd’hui, mon impatience semble exacerbée par l’enjeu.

Je grignote quelques fruits secs et me sers une tisane.

Tout est évidemment bio.

Cela a l’air d’être un mode de vie plus répandu chez les Danois que chez nous.

Moi-même, j’ai dû changer mon alimentation pour me donner les meilleures chances de succès. Ce n’était pas gagné, croyez-moi.

J’adore tout ce qui est mauvais pour la santé : sucreries, viennoiseries, charcuterie…

Et, en plus, je suis excessive.

Et bien, je pense que j’en ai étonné plus d’un, moi la première.

Mon caddie a résolument changé de « visage ».

Exit sucreries et édulcorants, bienvenue fruits et yaourts.

Et aucun manque ressenti.

Conclusion : il suffit parfois d’une motivation forte pour changer les plus mauvaises habitudes.

Bon, je ne dis pas que je n’ai pas craqué pour du chocolat ponctuellement. Mais ce n’est rien en comparaison de ma consommation habituelle.

Et je fais même de vrais repas le soir ! Pas le grignotage habituel (un bout de fromage par ci, un peu de rillette sur un pain chaud par là). Fini tout ça.

En attendant, je trouve le temps long dans cette salle d’attente qui ressemble davantage à un salon.

Impossible de tenir en place

Pour m’occuper, je feuillète les quelques livres présents (essentiellement en danois ou en anglais). Je me lève voir les faire-parts et photos de bébé nés grâce à la clinique. Cela donne un peu d’espoir. Je parcours aussi les quelques annonces d’autres femmes en parcours de PMA. Rien n’attire vraiment mon attention. J’ai la tête ailleurs.

Une infirmière m’appelle.

C’est mon tour

Nous nous dirigeons ensemble vers la pièce où sera réalisée l’insémination.

Cela ressemble plus à une chambre de particulier qu’à une chambre de clinique. Ici, pas de lit d’hôpital. De « vrais » meubles, des lampes design et épurées, des cadres colorés et, sur le lit, un oreiller, des coussins moelleux et un plaid accueillant.

Tout est fait ici pour se sentir le mieux possible dans de telles circonstances.

L’infirmière me parle pour me rassurer, me demande si mon vol s’est bien passé. Elle prononce même quelques mots en français. Pour les personnes ne parlant pas anglais, la clinique propose du personnel parlant français. Je leur avais dit que peu m’importait. Anglais ou français me convenait. Elle m’explique ce qu’elle fait au fur et à mesure des étapes. Ses gestes et ses mots sont doux. Je commence à me détendre un peu. Une fois qu’elle a terminé, elle s’assure que je vais bien, ajuste pour moi les oreillers et le plaid.

Je peux maintenant me reposer

Elle m’indique que je peux le faire aussi longtemps que je le souhaite.

Généralement, je prends mon temps. Je somnole un peu histoire de récupérer un peu. Je me suis levée à 2h00 et ma journée n’est pas prête d’être terminée. Mon vol est à 20h30.

Je finis par me lever et quitte la clinique

Je me promène en ville.

La première fois, je m’étais contentée de faire du shopping. Maintenant, j’en profite également pour visiter. S’il fait beau, je profite également d’un parc dans le centre-ville. Une vraie touriste en somme.

Copenhague - Le bonheur en éprouvette
Image par Rolands Varsbergs de Pixabay

La journée passe finalement vite.

Je reprends le chemin du métro pour me rendre à l’aéroport

Tout se passe bien.

Dans l’avion, je scrute les passagers autour de moi. Lors d’un des derniers vols retours, il m’est arrivé d’être à proximité d’une personne malade qui ne se préoccupait pas de se détourner quand elle éternuait. Résultat : un gros rhume pour moi dans les jours qui ont suivi… et test de grossesse négatif. Je n’ai pas pu m’empêcher de faire le lien. J’en ai réellement voulu à cette personne. Depuis, je suis devenue paranoïaque.

Aujourd’hui, personne ne semble malade. Cela me rassure un peu.

Je suis fatiguée

Et je sais que je ne serai pas rentrée avant minuit ce soir. En plus, je travaille demain.

Je ferme les yeux.

Je commence déjà à anticiper les prochains jours d’attente.

Est-ce que ce sera la bonne, cette fois-ci ?

Je préfère penser que oui. Oui, je l’espère de tout cœur.

Car je suis parfois fatiguée et j’en viens à douter.

Et puis je me souviens que si je ne tente pas tout, je devrai vivre avec d’éternels regrets.

Epuisée, je finis par m’endormir.

Mon voyage n’est pas terminé et malheureusement, ce ne sera pas le dernier.

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