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Histoire de PMA – La fausse couche

Qui n’a jamais pleuré ou eu envie de le faire en écoutant une chanson après une rupture ?

C’est fou. Quand cela vous arrive, vous avez même l’impression que toutes les chansons ont toutes été écrites pour vous.

Chaque mot, chaque sensation, chaque moment vécu, c’est vous, c’est votre histoire, votre rupture.

Et pour être honnête, je trouvais ça ridicule avant de le vivre moi-même.

Je ne sais pas ce qu’il en est pour vous mais moi, je pensais que ce genre de réaction était propre aux « vraies filles ».

Vous savez, celles qui poussaient déjà des cris perçants dans la cour de récré dès qu’un garçon approchait.

Puis je l’ai vécu à mon tour.

Non, je ne me suis pas mise à pousser des cris.

En fait, j’ai été amoureuse pour la première fois.

Je pensais que c’était pour les autres car cela ne m’était jamais arrivé. Cela ne voulait pas dire que je n’avais jamais laissé personne m’approcher. Simplement, je ne m’étais jamais été attachée plus que ça.

Pourtant, je ne saurais dire ce qui avait changé cette fois-ci.

En tout cas, à la fin de cette histoire, je me retrouvais seule chez moi, une boîte de kleenex sous la main que je vidais au fur et à mesure des chansons qui passaient.

Une vraie Bridget Jones.

C’est seulement à cette époque que j’ai réellement pris conscience du nombre de chansons parlant d’amours contrariées.

Incroyable comme on peut à peine supporter une chanson qu’on a pourtant écoutée en boucle quelques semaines auparavant.

Parce que c’était Notre chanson. Ou parce qu’on l’avait entendue dans des moments clés de notre vie qui, avouons-le, ne sont pas toujours très gais. Rupture, deuil…

Et aujourd’hui, pour moi, c’était la première fausse couche.

Direction les Urgences car ni mon médecin traitant ni ma gynécologue n’avaient daigné me recevoir après le résultat de mon échographie.

« On ne peut rien faire pour vous. »

Même pas un petit peu d’humanité ? Juste une miette.

Au moins accepter de prendre mon appel pour en discuter avec moi, me rassurer.

Parce que là, maintenant, tout de suite, j’en aurais vraiment besoin.

Je n’arrête pas de pleurer à force de répéter mon histoire et j’ai un peu peur. Je ne sais même pas quoi faire.

Bon, apparemment, ce sera non.

Circulez, y a rien à voir.

En fait, pour tout vous dire, je n’ai jamais passé le barrage des secrétaires médicales.

On repassera pour l’humanité.

Alors me voilà dans une salle d’attente des Urgences au milieu de personnes dont l’état est plus ou moins grave.

Certains doivent même se demander ce que je fais là. Car, à part mes yeux rougis par les pleurs, rien n’indique ce que je sois malade ou blessée.

Je les comprends car je me demande moi-même ce que je fais ici.

Après tout, la fausse couche n’est pas une maladie. Je n’ai pas de fièvre ni de douleur et je n’ai rien de cassé ou presque.

Avant ce jour, je n’aurais jamais cru que les fausses-couches étaient traitées via les Urgences.

En même temps, je n’avais jamais vraiment pensé à ce qui se passerait si j’en faisais une. J’en connaissais bien le risque. Seulement, je n’avais jamais été plus loin dans ma réflexion.

Je me retrouve donc assise devant une télé qui passe en boucle les mêmes programmes musicaux.

Des clips des années 80.

Musiques intemporelles que connaissent par cœur jeunes et moins jeunes aujourd’hui.

Vous ne me croyez pas ?

Allez donc à une soirée Karaoké.

Emile et Image, Gilbert Montagné, Cookie Dingler…

Mais si, je suis certaine que vous connaissez aussi Cookie Dingler.

« Ne la laisse pas tomber. Elle est si fragile. Etre une femme libérée, tu sais c’est pas si facile. »

Ça vous revient maintenant ?

Parce que là, clairement, je me sens bien fragile et c’est loin d’être facile. Et tout le monde a l’air de s’en foutre royalement.

En plus, j’ai l’impression que ça fait 2 heures que j’attends.

Super, maintenant j’ai droit à Phil Barney pour m’accompagner dans ma misère.

« Avoir un seul enfant de toi, c’est le cadeau dont je rêvais… ».

Tu n’es pas le seul, Phil. Tu n’es pas le seul.

Et ça enchaîne sur Goldman !

Sérieux ?!!!

« Elle a fait un bébé toute seule, elle a fait un bébé toute seuuuuuule ».

Oui Jean-Jacques et j’ai presque réussi. Presque.

Maintenant, quitte à m’achever, pourquoi ne pas continuer avec Stephan Eicher : « Me feras-tu un bébé pour Noël ? ».

Oui, je comprends, ça serait un cadeau génial.

Hé, Stephan, tu crois que si je demande au Père Noël, j’ai une chance d’y arriver ?

Parce que, vraiment, je crois avoir tout essayé, moi.

Je me suis presque transformée en poupée vaudou avec mes injections d’hormones.

Et je suis même allée allumer un cierge alors que je ne vais jamais à l’Eglise.

A part pour les mariages. Ceux des autres, pour être précise.

Car en ce qui me concerne, le célibat me colle à la peau.

Oui, c’est décidé, je vais écrire au Père Noël. Au point où j’en suis.

Qui sait ? Si je ne demande rien d’autre, il acceptera peut-être.

Bon, pour la livraison, c’est vrai que je ne passerai pas par Cigogne Express.

Mais je suis prête à tout.  Alors une livraison par un vieux monsieur dans un chariot traîné par des rennes, ce n’est pas ce qui va me faire peur.

Waouh, je suis partie loin, là.

On mettra ça sur le compte de la douleur.

Ah, c’est mon tour.

A plus, Jean-Jacques, Phil et les autres.

Bon, ça n’a pas été une partie de plaisir mais au moins le personnel a été sympa et m’a expliqué ce qui s’offrait à moi.

Première option : attendre l’éventuelle hémorragie interne et l’évacuation naturelle du fœtus tout en continuant à avoir les symptômes de grossesse. Délai : inconnu. Ça envoie du rêve, dites-moi !

Ou deuxième option : l’évacuation sous anesthésie générale d’ici deux à trois jours.

Et bien, j’ai choisi la deuxième solution. Ils appellent ça « curetage ». Rien que le nom fait frémir. Ils grattent à l’intérieur ? Ils ne vont pas tout abîmer au moins ?

La raison de ma décision ?

Je voulais faire mon deuil le plus rapidement possible et je savais que les symptômes de grossesse persistants ne m’y aideraient pas.

Ce fut rapide. Admission à la première heure le lundi matin, « opération » fin de matinée, réveil dans ma chambre en milieu d’après-midi.

A mon réveil, une interne est venue prendre de mes nouvelles.

Elle m’a rassurée en m’expliquant que cela ne venait pas de moi.

Les fausses couches sont relativement fréquentes finalement.

Cela signifiait sans doute que le bébé n’était pas viable.

Elle m’a alors demandé si je voulais prendre la pilule.

Quelle question ! Bien sûr que non !

Je ne peux pas m’arrêter maintenant.

Je dois réessayer.

C’est ce qui m’aide à tenir aujourd’hui. Recommencer pour ne pas rester sur cette douleur, cette perte. Garder espoir.

J’y retourne. C’est décidé.

Alors, Père Noël, tiens-toi prêt pour la livraison !

« Elle a fait un bébé toute seule, elle a fait un bébé toute seuuuuuule ».

FIN

Origine de cette histoire de PMA sur la fausse couche

L’idée de cette nouvelle m’est venue en voulant évoquer le sujet de la fausse couche.

Bien sûr, j’aurais pu le faire en vous parlant de statistiques. Et je le ferai certainement par la suite.

Mais ce sujet m’a plutôt, dans un premier temps, fait remonter des souvenirs.

J’ai bien fait une fausse couche. A la fin des 3 mois. Je me rendais au Centre de radiologie pour l’échographie prévue.

J’étais encore heureuse car je n’avais fait « que deux » inséminations avant d’être enceinte.

Et j’arrivais enfin à la date fatidique des 3 mois. La période la plus risquée, d’après ce que j’avais compris. J’avais hâte de voir le bébé sur l’écran et d’entendre son cœur battre.

A la place, ce fut la douche froide. J’ai eu du mal à réaliser. Je crois que j’étais encore hébétée en sortant du Centre. Perdue.

Le bébé venait juste de mourir.

Je devais voir mon gynécologue au plus vite, d’après le radiologue.

Il était tard et je savais que je n’arriverais à contacter personne ce soir-là.

J’ai attendu le lendemain matin pour téléphoner à la première heure.

Et comme dans cette histoire, je n’ai jamais pu passer le barrage des secrétaires médicales.

On m’a dit d’aller aux Urgence, ce que j’ai fait.

Sauf que certains hôpitaux n’ont pas de service Maternité. J’ai donc dû me rendre aux Urgences d’un autre hôpital. Et raconter une nouvelle fois mon histoire.

Entre maladresses des internes, froideur du médecin sur place et non transmission du dossier médical par la suite, je crois que cela a été l’une des pires épreuves de ma vie.

D’autant que je l’ai traversée seule dans un premier temps. De ma propre volonté. J’étais tellement perdue à l’annonce de cette fausse-couche que je n’ai même pas pensé à demander de l’aide à mes proches. Idiot, non ? Par la suite, c’est ma mère qui m’a accompagnée à l’hôpital. Et je suis restée chez mes parents quelques jours.

C’est dans ces moments-là que vous vous rendez compte que le soutien des proches (famille ou amis) est réellement important dans cette aventure. Entre espoirs et déceptions, il est parfois très dur d’être seule à tout porter.

Il n’y avait aucune chanson ce jour-là aux Urgences.

Par contre, je peux vous dire avec certitude ce qui passait à la télé. La série Desperate Housewives. Je crois que même ce détail infime restera gravé en moi.

J’ai pensé aux chansons car elles m’ont toujours accompagnée. J’ai souvent une chanson dans la tête. Je me réveille même parfois avec l’une d’entre elles. Je rêve en musique, comme dans les films ! Non, ne cherchez pas. La BO (bande originale) n’est pas pas encore disponible.

Je parlais de chansons qu’on finissait par détester après les avoir appréciées.

Et bien, cela m’arrive notamment quand je les écoute en boucle jusqu’à l’écœurement. Comme pour les chocolats. C’est fou comme un chocolat en appelle toujours un autre. Ça doit être mon côté raisonnable.

Et puis, l’autre raison pour laquelle je ne supporte plus certaines chansons, c’est qu’elles m’ont accompagnée dans des moments plus douloureux.

Ainsi, à l’hôpital, au Service Réanimation, deux chansons passaient régulièrement. L’une de LP, l’autre de Claudio Capeo. Aujourd’hui, je ne peux écouter ni l’une ni l’autre. Car elles me font revivre invariablement ces moments. Et je ne suis pas encore prête.

Cette nouvelle n’a pas pour but de vous décourager ou de vous faire peur. Juste de vous faire prendre conscience que cela peut arriver. Et surtout comprendre que ce n’est pas de votre faute. Ce n’est pas parce que vous avez mangé tel aliment tel jour ou que vous avez fait tel mouvement un autre jour.

Cela arrive. C’est tout.

Et à plus de personnes que vous ne le pensez (15 à 25 % des grossesses).

Seulement, on en parle peu. Ce qui amène des doutes, des questions et parfois un sentiment de culpabilité quand cela nous arrive.

Pour autant, rassurez-vous, une fausse-couche ne signifie pas que vous n’arriverez pas à faire un joli bébé par la suite.

Alors courage !

Histoire de PMA en chansons

Pour rester sur le thème de la PMA en chansons, voici quelques morceaux qui parlent du désir d’enfant.

Et il y a même une version « papa » avec Ornicard car on a tendance à oublier que les hommes aussi veulent parfois être pères.

Je ne connaissais aucune d’elles.

Je les ai découvertes en faisant des recherches.

Pour tout vous avouer, il m’a été compliqué d’aller au bout de certaines tant elles faisaient remonter des souvenirs encore douloureux, notamment celle de Linda Lemay.

Alors, je vous laisse les découvrir à votre tour… ou pas si c’est un sujet trop sensible.

 

Les Brigitte – Je Veux Un Enfant

Charlotte Marin – Fiv’Heure

 

Ornicard – In vitro

 

Linda Lemay – Juste un petit bébé

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