Il y a quelques jours, j’ai posté sur Facebook et sur Twitter un article de Fiv.fr « PMA : osez rêver le futur » invitant chacun(e) d’entre vous à envisager son futur rêvé. La fécondité, la grossesse espérée, l’enfant tant désiré qui entre dans votre vie…
L’avez-vous fait ? Non ?
Alors, bien qu’il n’y ait plus d’espoir pour moi, je vais ouvrir la voie pour aider celles qui n’osent encore le faire.
Certes, je n’ai pas respecté le format qui prenait davantage la forme d’un collage d’images.
Néanmoins, quelle importance.
Le tout est de se sentir libre d’espérer un futur bienveillant.
Ainsi, si vous êtes plus à l’aise avec le dessin, l’écriture, pourquoi pas la sculpture (de la pâte à modeler suffit) ou encore un autre moyen d’expression, ne vous arrêtez pas là.
Osez rêver votre futur !
Et maintenant, voici l’histoire dont j’aurais pu rêver à l’époque où il m’était encore possible d’avoir un enfant.

Le réveil sonne !
Deux heures du matin. Ouille, ça pique. Mais pas le temps de traîner car c’est le Jour J. Et je dois être à l’aéroport à la première heure.
En effet, j’ai de nouveau le droit à un aller-retour Paris Copenhague dans la journée pour une insémination.
C’est la 3e fois et, je l’espère, la dernière. Celle qui me donnera enfin l’enfant dont je rêve.
Alors je me prépare rapidement et je saute dans ma voiture, direction Charles de Gaulle.
C’est étonnant comme je sens à peine la fatigue. Est-ce le stress, l’espoir ou les deux mêlés ? Peu importe.
J’ai de la chance : aucun bouchon à cette heure-là et aucun accident qui aurait pu me retarder et me faire manquer mon vol. Je n’ai aucun bagage à enregistrer non plus.
C’est maintenant l’heure de l’embarquement
Je monte dans l’avion et à peine assise, la fatigue me tombe dessus. Mais malgré cela, je ne m’endors pas complètement même si j’arrive à somnoler un peu jusqu’à l’arrivée. Au moins, tout n’est pas perdu car je me sens déjà plus reposée en descendant de l’avion.
Alors je file dans les couloirs de l’aéroport et ne jette même pas un seul coup d’œil aux boutiques pourtant ouvertes à cette heure-ci.
Je préfère me diriger rapidement vers le guichet pour acheter mon billet de métro. En effet, je ne peux me permette de faire la queue en même temps que le reste des passagers.
Je n’ai aucune hésitation car je commence à bien connaître le l’aéroport. Ca y est, j’ai mon billet aller-retour. Une fois montée dans la rame de métro, je peux commencer à souffler.
Direction Copenhague centre
Je n’ai plus à courir. Mon père m’a communiqué l’heure du rendez-vous à la Clinique de la Cigogne (Storkklinik). J’ai donc toutes les informations nécessaires et je suis même en avance.
Je prie pour que la chance m’accompagne encore jusqu’au bout de l’aventure. Que la fameuse cigogne sera bien au rendez-vous cette fois-ci. L’annonce de ma station me sort de mes rêveries.
Je sors de la rame avant de me diriger vers la sortie.
Encore quelques centaines de mètres et je serai arrivée à la clinique qui se trouve en centre-ville.
Le temps est frais mais ensoleillé aujourd’hui. Pour un peu, j’aurais presque envie de traîner un peu. Mais je presse tout de même le pas. J’aurais tout le temps d’en profiter après. J’aime beaucoup Copenhague, une ville vraiment agréable. En effet, le centre-ville est essentiellement réservé aux piétons et aux cyclistes. Et le stress y semble moins présent que dans les autres capitales d’Europe.
Mais pour l’instant, l’heure n’est pas à la balade ni au tourisme car me voici arrivée.
J’arrive à la clinique
J’ouvre la porte présente sous l’arche de l’immeuble avant de monter les escaliers.
Je suis toujours étonnée par cette sensation de calme quand on entre dans la clinique. Tout ici semble feutré, fait pour évacuer le stress qui ne manque pas de monter en flèche à chaque essai. Des couleurs douces, des livres à disposition, des fauteuils confortables, un personnel souriant et à l’écoute.
En fait, cela ne ressemble ni à une salle d’attente, ni à une clinique. Je m’installe confortablement dans un fauteuil près d’une fenêtre, grignote quelques fruits secs avant d’être appelée par une infirmière.
C’est mon tour.
La pièce où l’on m’emmène ressemble davantage à une chambre d’un domicile qu’à celle d’un hôpital.
Sur le lit, des oreillers et coussins confortables ainsi qu’un plaid épais. Je m’installe dessus.
La pression redescend un peu.
L’infirmière me parle, tente quelques mots de français, me demande comment mon voyage s’est passé… Avant de rentrer dans le vif du sujet. Elle m’explique de nouveau les étapes de l’insémination, chose qu’elle fera également au fur et à mesure, me demandant chaque fois comment je me sens.
Elle a une voix et des gestes très doux, apaisants, presque hypnotiques.
L’opération elle-même est relativement rapide. Et une fois terminée, l’infirmière m’aide à m’installer confortablement et me couvre avec le plaid avant de me demander une dernière fois comment je vais. Puis elle quitte la pièce pour me laisser me reposer.
Je me laisse aller à la rêverie
Et là, seule dans la chambre, je laisse mon esprit s’évader, comme chaque fois.
J’imagine l’enfant qui pourrait naître. Je le vois et je l’entends presque.
J’imagine également le bouleversement, le bonheur qu’il amènera dans ma vie.
Un rêve éveillé que je m’autorise quelques minutes. Trente ou quarante tout au plus.
Puis je me décide à repartir.
Je me retrouve dehors.
Le temps est toujours aussi magnifique. Tant mieux. Il me sera d’autant plus agréable de me balader en ville avant de reprendre un vol pour la France.
Mon programme est toujours plus ou moins le même. Une collation, un peu de shopping, un musée ou une ballade dans le parc. Puis un retour en métro.
Ce jour-là ne fait pas exception. La journée passe, doucement, agréablement. Puis il est temps pour moi de retourner à l’aéroport pour reprendre le chemin inverse.
Le retour
Le métro, l’aéroport, l’avion puis ma voiture jusque chez moi.
Quelques embouteillages sur Paris même à cette heure tardive mais l’arrivée chez moi se fait sans encombre.
Il est maintenant plus de minuit. Une fois dans mon lit, je m’endors rapidement. Ces journées sont toujours à la fois longues et fortes en émotions.
Les jours suivants, c’est le début d’un nouveau stress
Je guette les moindres signes, picotements ou tensions, d’une éventuelle grossesse en devenir.
Bien sûr, je sais que je dois être patiente mais c’est plus fort que moi.
J’interprète la moindre nausée, la moindre sensation comme un signe éventuel.
Purement psychosomatique ou véritable symptôme ?
Je sais pourtant que je dois être prudente. Je me suis déjà trompée la dernière fois.
Mais les jours passent et je sens quelque chose de différent cette fois-ci. Et du coup, je suis de plus en plus impatiente de faire le test.
Et si je le faisais avant ? Non. A quoi cela servirait-il de toute façon ? Il me faut attendre. Cela m’est d’autant plus difficile que la patience n’a jamais été mon fort.
Et le jour du test arrive enfin
Le stressomètre est maintenant à son maximum. C’est fou comme ces quelques minutes d’attente me semblent interminables.
Une véritable torture.
Puis le résultat tombe. Je n’ose me fier à ce que je vois. Je vérifie donc une nouvelle fois. Et encore une fois. Ma vision se fait trouble à force de fixer ce maudit test de grossesse.
Mais pas de doute, je suis bel et bien enceinte
La prise de sang ultérieure me le confirmera.
Une fois le choc passé, je me rue vers le téléphone pour l’apprendre à ma famille.
La joie que je perçois dans leur voix fait écho à la mienne. Nous devons absolument fêter ça ! Bon, on oublie le champagne mais rien n’empêche un bon restaurant, non ?
Le miroir est mon nouvel ami
A partir de ce jour-là, je me mets à surveiller tous les changements, si minimes soient-ils.
Le début des nausées, une taille un peu moins fine, mon soutien-gorge mieux rempli…
Je suis à l’affût. Comme si je voulais m’assurer que ce n’était pas un simple rêve. J’achète toute une série de livres sur la grossesse.
Et évidemment sur les prénoms. Des recherches sur internet pour savoir ceux qui sont les plus donnés.
Un vrai casse-tête.
Autant le prénom pour garçon me vient naturellement, autant celui pour fille me donne du fil à retordre.
Pour le garçon, ne pouvant l’appeler Alexandre, un prénom cher à mon cœur car c’était celui de mon grand-père adoré, je choisis Aurélien.
Et pour la fille, je finis par me fixer sur Pauline ou Ilona. Ce n’était pas mon premier choix. J’aime beaucoup Emma mais je ne suis apparemment pas la seule. Je me suis donc résignée à trouver un autre prénom.
Le début des formalités et des examens
Ne surtout pas oublier la crèche. On m’a dit que je ne devais pas attendre, les places se faisant rares. J’appelle aussi les cliniques mais l’on me répond que c’est encore trop tôt.
J’approche maintenant du troisième mois de grossesse et donc de ma première échographie. Je suis à la fois stressée et impatiente. De le voir même s’il ne ressemble qu’à un minuscule haricot, d’entendre son petit cœur battre.
L’échographie est pour moi une façon de rendre ce rêve encore plus concret, plus réel. « Tout va bien » me confirme le radiologue. Et il en sera de même pour les examens suivants.
Même l’amniocentèse ne révélera aucune anomalie
Ce qui n’était pas gagné étant donné mon âge. C’était une vraie crainte.
En même temps, je fais de réels efforts. Par exemple, je ne fais plus n’importe quoi question alimentation. Bon, il m’arrive encore de faire quelques écarts côté sucre, je l’avoue. Néanmoins, je reste malgré tout plutôt raisonnable.
Mon ventre continue à s’arrondir doucement. Cela commence à se voir. Je mets de la crème pour éviter les vergetures ou plutôt les limiter. Je connais ma peau. Il n’y aura pas de miracles de ce côté-là. J’en ai déjà eu à la puberté. Mais peu importe. Il est là, je le sens bouger en moi.
Et bientôt, je le verrai aussi
Ses mouvements déformeront légèrement mon ventre.
Je sais que je vais avoir plus de mal à me déplacer, à bouger.
Mais l’idée ne me dérange pas.
En effet, ce que je crains le plus viendra plus tard : l’accouchement.
Bien sûr, j’ai essayé de trouver la meilleure clinique. J’ai posé des questions autour de moi et fait des recherches sur internet. Je me suis également inscrite aux cours de préparation à l’accouchement. Et j’ai aussi prévu de venir habiter chez mes parents le dernier mois. Car je ne veux pas être seule au moment où je perdrai les eaux. Et je ne me vois pas prendre le volant jusqu’à la maternité.
Mais tout ira bien.
En fait, ma véritable crainte, c’est l’accouchement lui-même
Je serai seule alors pour affronter la douleur, les risques…
J’ai la frousse.
Et il paraît que la douleur est particulièrement intense.
Et j’ai même appris qu’on se faisait dessus ! Beurk ! Finalement, ce n’est peut-être pas si mal d’être seule dans la salle d’accouchement.
Alors, fille ou garçon ? Finalement, peu importe.
Je sais que je l’aimerai tout autant. Et je ne serai pas la seule. Il sera également bien entouré par mes proches, amis et famille. Certes, notre vie ne sera pas toujours simple. Car la vie de mère célibataire peut être singulièrement compliquée. Mais mon enfant ne manquera pas d’amour. Ca j’en suis certaine.
Le jour J arrive
L’accouchement tant craint.
Entre les contractions de plus en plus proches et l’arrivée de ce petit être, il s’est passé plusieurs heures.
Mais en le voyant, j’oublie tout, la douleur, mes peurs…
Je ne vois que lui. Je vérifie rapidement. Ouf, il a tous ses doigts. Ses petits doigts minuscules. Et il semble si fragile.
Je sens mon cœur se gonfler d’amour. Il est là. Tellement beau. Enfin.
Mon enfant. Mon petit miracle.
J’espère que cette histoire « PMA : osez rêver votre futur » vous aura plu. Et peut-être vous aura-t’elle donné également envie de vous exprimer.
Effectivement, cela peut faire remonter un certain nombre d’émotions.
Mais ne les rejettez pas.
Car elles sont là et ont également besoin de sortir.
Alors sentez-vous libre de les exprimer.
N’hésitez pas à nous faire part de votre expérience.
Si vous avez aimé, je vous invite également à retrouver d’autres histoires et contes ici.
Et n’oubliez pas de commenter, liker ou partager.
Au plaisir de vous lire.
Sophie