Comme je l’expliquais dans un article précédent, La période de doute, trouver du soutien lors d’un parcours de PMA est vraiment essentiel.

En effet, il s’agit généralement d’un parcours difficile et éprouvant.
Sauf pour les plus chanceuses, ce que je vous souhaite, vous passerez par un ou des échecs, des périodes de doutes, de découragement.
Vous ressentirez aussi peut-être parfois de la frustration, voire de la colère.
L’infertilité n’est jamais considérée comme juste car elle ne l’est pas.
Vous pouvez être une personne formidable, un parent en devenir génial. Et pourtant, pour une raison ou une autre, faire ce bébé tant désiré ne sera pas facile.
Et des événements et discussions avec des collègues, amis ou autres interlocuteurs, vous renverront irrémédiablement à ce manque dans votre vie
Un bébé dans une salle d’attente, une connaissance qui tombe enceinte, un reportage sur les maternités, des questions embarrassantes de votre entourage…
Où trouver du soutien lors d’un parcours de PMA ?
Auprès de son conjoint
Peut-être entamez-vous cette démarche avec votre conjoint.
Et qui peut mieux comprendre nos questions et nos doutes que celui qui fait également partie de cette aventure ?
Il pourra être un vrai support dans les moments les plus compliqués.
Mais attention !
On a souvent tendance à croire, à tort, que le conjoint se sent moins concerné ou souffre moins.
Certes, il ne subira pas les injections d’hormones de stimulation.
C’est vrai qu’il ne se verra pas intégrer les embryons…
Néanmoins, il aura les mêmes attentes, vivra les mêmes échecs et souffrira aussi de la situation et de nous voir souffrir.
Et cela sera d’autant plus vrai s’il est à l’origine de l’infertilité du couple.
Alors ne l’oublions pas. Il aura également besoin d’être soutenu lui aussi.
Au sein de votre famille
S’il y a bien un endroit où la plupart d’entre nous trouve refuge quand ça va mal, c’est au sein de sa famille.
Quand on s’entend avec elle, bien entendu.
Une mère, une sœur, un frère (…) avec qui on a pris l’habitude de partager ses doutes, ses inquiétudes, ses bonnes et moins bonnes nouvelles.
Nos parents sont également quelques fois en décalage avec l’époque et se sentent dépassés par ces nouvelles techniques.
Ils ont souvent eu des enfants tôt et n’ont pas obligatoirement rencontré de difficultés à en avoir.
Cela peut donc parfois occasionner une incompréhension mutuelle, voire une tension.
Si c’est le cas, plutôt que de vous fâcher avec votre famille, limitez les discussions sur le sujet.
Néanmoins, tenez-les au courant un minimum car ils font aussi partie de votre vie.
S’ils vous aiment, les écarter complètement du sujet pourrait les blesser et les inquiéter inutilement.
Dans votre cercle d’amis
Quand nous ne trouvons pas le soutien suffisant du côté de notre famille ou simplement parce que nous ne voulons pas tout lui raconter, nous avons toujours nos amis.
Ils nous connaissent parfois mieux que nos propres parents qui ont encore en tête l’enfant que nous étions. Que nous ne sommes plus.
Nos amis qui peuvent avoir eu le même style de vie que nous.
Des études plus ou moins longues, une carrière, le conjoint qui tarde à apparaître dans notre vie…
Et les années passant, il devient alors plus compliqué de concevoir un enfant.
Vos amis vous comprennent, vous soutiennent, sont là pour vous.
Au travail
Cela peut paraître surprenant d’évoquer le lieu de travail quand il est question de soutien.
Et pourtant, il vous sera compliqué de ne pas en parler à un minimum de personnes.
En effet, la PMA nécessite de s’absenter avec un délai de prévenance parfois limité.
A vous de choisir à qui vous souhaitez en parler.
Mais il ne faut pas que cela soit un stress supplémentaire.
Au sein de votre centre de PMA
Les cliniques proposent souvent un accompagnement : psychiatres et psychologues, parfois naturopathes ou hypnotérapeutes…
A l’étranger, la clinique espagnole Eugin propose par exemple à ses clientes un soutien émotionnel en plus du soutien technique avec une équipe de psychologues et un forum.
Celle où je m’étais rendue au Danemark, Stork-Klinik, proposait un système d’annonces entre patientes, des soirées d’informations, des mises en contact selon nos critères…
Renseignez-vous auprès de votre clinique.
Sur des forums ou dans des groupes Facebook
La vie nous éloigne parfois de notre famille ou de nos vrais amis.
La famille habite à l’autre bout de la France, les amis sont moins disponibles car ils doivent aussi s’occuper de leur famille…
Nous aimerions leur parler plus souvent mais nous avons peur de déranger.
Et puis, même s’ils nous écoutent, ils ont rarement vécu la même chose que nous.
Et vous sentez que leurs conseils ne vous suffisent pas, faute de cette expérience qu’ils n’ont pas vécue.
Difficile alors de parler avec eux d’infertilité, chances de grossesse, stimulation ovarienne, follicules et ovocytes…
Le premier réflexe que nous avons depuis l’invention d’internet est d’y chercher les réponses.
Il existe des forums et des groupes Facebook.
Soyez vigilants tout de même :
- Des personnes indésirables s’incrustent parfois dans ces groupes distillant leur venin et leur frustration (ex : des « anti-PMA »)
- Les échecs d’autres personnes peuvent également saper votre moral, leurs réussites également
Préférez des groupes « privés » sur Facebook.
Cela limitera la présence « d’indésirables ».
Et si vous sentez que cela vous fait plus de mal que de bien, sortez de ces groupes au plus vite.
Au sein d’associations et de groupes de paroles
Il existe des associations et groupes de soutien.
Certains organisent même des rencontres.
Cela peut vous permettre de rencontrer d’autres personnes qui traversent la même expérience et qui ont les mêmes doutes, les mêmes questions.
En voici quelques unes.
Association MAIA
Maia est une association qui a entre autres objectifs d’apporter une aide aux couples infertiles. Accompagnement et partage d’expériences, aide psychologique, dialogue avec biologistes et cliniciens font partie des services proposés.
Des événements et groupes de parole sont proposés (essentiellement sur Paris) et l’association dispose également d’antennes en Normandie et région parisienne.
BAMP (Blog Assistance Médicale à la Procréation)
Ce collectif se définit comme une association de patients de l’AMP et de personnes infertiles.
Il propose des informations (infertilité, techniques, livres, cliniques…), conseils et rencontres sur le territoire.
Des référents sont également répartis sur la France.
APGL (Association des parents et futurs parents gays et lesbiens)
L’APGL propose à ses adhérentes des échanges et des réflexions pour les aider dans leurs parcours via :
- des réunions d’information régulières,
- des groupes de paroles,
- et des forums de discussion.
Retrouvez ici les contacts des 11 antennes réparties sur le territoire français.
PMAnonyme (Procréation Médicalement Anonyme)
L’objectif de cette association est de faire reconnaître le droit d’accès aux origines pour les personnes issues de la PMA.
Elle accompagne les personnes conçues par don, les donneurs et les parents dans leurs démarches et leurs interrogations. Elle met à disposition des témoignages, organise des réunions, des échanges informels et des groupes de paroles.
En outre, elle dispose de plusieurs antennes réparties sur le territoire.
Au travers de témoignages de personnes ayant suivi le même parcours
Vous retrouverez des témoignages dans les livres ou sur les sites que je cite dans cet article (cliniques ou associations).
Nombre de femmes ou couples témoignent également au travers de vidéos sur Youtube.
Vous pouvez aussi retrouver sur Youtube des émissions comme celle-ci qui raconte le parcours de combattant pour devenir parents (avec un dénouement heureux) :
La même émission « Ça commence aujourd’hui », cette fois-ci sur l’infertilité masculine :
En lisant
Je vais être honnête avec vous. Je n’ai pas lu les livres cités ci-dessous. Mon parcours de PMA remontant déjà à plusieurs années, cela ne m’aurait pas paru judicieux de vous proposer mes lectures de l’époque. J’ai donc procédé comme lorsque je recherchais des livres sur le sujet. Je me suis fiée aux opinions des lecteurs et au sujet abordé.
Des guides pour ceux qui doivent faire face à l’infertilité

« Je veux un enfant. Le guide essentiel de la fertilité » d’Adrien Gaudineau (gynécologue-obstétricien), Pauline Minjollet (psychologue clinicienne) et Véronique Deiller (journaliste)
Prix : 19.90€

« La PMA – La procréation Médicalement Assistée » de Charlotte Demerle-Roux (Docteur en endocrinologie et médecine de la reproduction)
Prix : 14.90€
Des livres témoignages

« Un enfant à tout prix » de Juline Guigné
Prix : 9.50€
« Facile à lire, authentique, touchant » sont autant de qualificatifs sur lesquels semblent s’entendre les lecteurs (note 5/5 sur les 16 avis postés)

« Félicitations, c’est une FIV ! » et « Félicitations, c’est encore une FIV! » De Karine Degunst
Prix : environ 8€
Attention : le ton se veut humoristique (tout le monde n’ayant pas le même humour, les avis sont partagés)

« Un gps pour la cigogne tome 2 » d’Amandine Forgali
Prix : 12€

« Encore un Noël sans bébé: Endométriose, FIV et un peu d’humour » d’Edwine H.
Prix : 11.90€
Parce que qu’il faut aussi penser aux hommes qui entament ce parcours

« De père en FIV » de William Roy
BD qui raconte le parcours de Guillaume qui découvre que « c’est lui le problème » et qui se lance dans l’aventure de la PMA.
Prix : 18€

« FIV à papa – Le parcours drôle et rocambolesque d’un homme pour devenir père » de Paul Canuhese
Prix : 7.90€
Un homme découvre avec stupeur son infertilité. Il raconte l’histoire de sa quête pour avoir un enfant.
Autres

« PMA et médecines complémentaires – Réparer nos fractures émotionnelles ou traumatiques »
De Martine Depondt-Gadet
Prix : 12€

« Infertilité : Mon guide vers l’espoir » de Deborah Schouhmann-Antonio (coach en péri-natalité passée par la case PMA)
Prix : 14.90€
En vous
Cela semble étrange à dire mais nous avons de réelles ressources en nous.
Certes, un parcours de PMA peut être un véritable parcours de combattant. Vous passerez par une multitude d’émotions et d’états : espoir, stress, fatigue, colère…
Et pourtant, vous aurez envie d’aller jusqu’au bout car vous savez que c’est votre seule chance d’accéder à votre rêve. Et vous en avez conscience.
Si cela devient compliqué de gérer le stress ou d’autres émotions :
- Sortez de chez vous, faites des activités, riez avec vos amis (…) pour penser à autre chose
- Faites du sport
- Pratiquez la méditation ou l’auto-hypnose (si vous souhaitez être accompagné, vous pouvez toujours faire appel à des hypnothérapeutes, naturopathes, acupuncteurs…).
Et puisqu’il faut bien l’évoquer : en cas d’échec de la PMA
Certaines d’entre nous font face à l’échec de la PMA.
Ce fut mon cas. En ce qui me concerne, après plusieurs inséminations et FIV, j’ai décidé d’arrêter ce parcours. La clinique me l’avait plus ou moins suggéré même si j’ai eu du mal à l’entendre, je l’avoue.
A l’époque, il existait bien d’autres techniques de PMA mais elles m’étaient interdites (même au Danemark) car j’étais célibataire.
Un essai à l’étranger (don d’ovocytes) ?
Cela peut être votre cas si vous avez réalisé une PMA en France. Certains médecins français incitent ainsi leurs patients à se rendre à l’étranger pour des dons d’ovocytes, les taux de réussite étant relativement importants aujourd’hui.
C’est certes un coût mais, dans votre cas, l’aventure n’est peut-être pas terminée.
L’adoption
Des personnes m’ont demandé la raison pour laquelle je n’avais pas tenté l’adoption.
Cela semble si simple dit comme ça.
Seulement, j’étais célibataire et j’avais plus de 40 ans. Quand vous entendez certains couples qui se lancent dans cette démarche, cela vous refroidit vite. Il faut savoir que le délai moyen est de 5 ans.
Et puis j’ai rencontré mon mari à 42 ans. Il avait déjà deux enfants.
Me lancer avec lui dans un parcours de PMA ou d’adoption ?
Ce n’est pas une décision que l’on prend au début d’une relation. Et le temps passe et emmène les derniers espoirs.
Je ne cherche pas à vous faire renoncer à un parcours d’adoption.
Nous avons tous des chemins de vie différents.
Et peut-être celui-ci sera-t’il le vôtre.
Vous retrouverez un certain nombre d’informations sur le sujet sur le Site d’information du gouvernement.
Une vie sans enfant
Il arrive que l’on ait à faire son deuil de cet enfant.
J’ai découvert il y a peu un site : Femme sans enfant
Ce site dispose également d’une chaîne Youtube.
Je vous poste ici l’une des vidéos : « World Childless Week 2019 : Accueillons notre réalité »
J’espère que cet article vous aura apporté les informations nécessaires pour trouver le soutien tout au long de votre aventure.
Si vous avez vous-même trouvé d’autres moyens qui vous ont aidé à traverser ce parcours (livre, méthode…), profitez des commentaires pour le partager avec nous.
Et comme à l’habitude, n’hésitez pas à commenter, partager, voire même liker.
Au plaisir de vous lire.
Sophie